Extreme Download

En Floride, il existe un parc de caravanes où vivent exclusivement des délinquants sexuels. Ce documentaire suit le quotidien de plusieurs d’entre eux, qui tentent de revenir à une vie normale.

Aux États-Unis, les délinquants sexuels sont marqués au fer rouge, exposés à l’opprobre public sans possibilité de rédemption. Dans la plupart des États, ils n’ont pas le droit de vivre à moins de 300 mètres de lieux fréquentés par des enfants. Exclus, ils sont nombreux à devoir vivre sous les ponts ou dans les bois. Les endroits qui leur offrent l’occasion de réfléchir à ce qu’ils ont fait, pour éventuellement réintégrer ensuite la société, sont rares. En 1990, une femme dont le fils ne trouvait nulle part où vivre à sa sortie de prison a créé le parc de caravanes "Florida Justice Transition". Ici, on propose aux délinquants sexuels des logements à bas coût et des programmes d’assistance et de soutien. Cent vingt personnes y vivent à l’année…



Dérangeant


"Pervert Park" est un film sur des individus que personne ne souhaite avoir pour voisins. Bill, Jamie, Tracy et Patrick ont des âges et des parcours différents ; les faits qu'ils ont commis vont du simple délit au crime insoutenable. Certains se livrent ici pour la première fois, de façon émouvante mais aussi extrêmement dérangeante – la crudité et l'horreur des propos font parfois froid dans le dos. Don, le thérapeute de Florida Justice Transition, travaillait à l’origine avec les victimes de délinquants sexuels. Celles-ci lui faisaient souvent part de leur souhait que leur agresseur – qui s’avérait souvent être un parent ou un membre de la famille – soit également traité. Don a ainsi commencé à travailler avec les délinquants eux-mêmes. Le documentaire montre le quotidien de cette petite communauté, donne à comprendre le passé de ces personnes et témoigne de leurs démarches pour se réinsérer dans la société. Il ne cherche pas à excuser les protagonistes, mais invite à une réflexion sur une législation qui cherche à étouffer les criminels plutôt qu’à les réinsérer. "Rien n'est facile à entendre dans ce film, écrivait le New York Times lors de la diffusion du documentaire sur PBS. Mais ce n'est pas pour autant qu'il faut le taire."